Pranayama, Kundalini Yoga & Asthme : Comment j’ai transformé mon souffle et ma vie
Introduction : le souffle comme clé de vie
Il y a 17 ans, je frôlais le coma lors d’une crise d’asthme sévère. Aujourd’hui, grâce au Kundalini Yoga et aux pranayamas, je vis sans asthme depuis 4 ans et j'ai pu faire des pauses dans mon traitement de fond. Mon parcours illustre l’incroyable pouvoir du souffle, soutenu par des études scientifiques. ️
1. Comprendre l’asthme : une maladie respiratoire et nerveuse
L’asthme touche plus de 3235 millions de personnes dans le monde et 4 millions en France. C’est une maladie inflammatoire des bronches caractérisée par :
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obstruction des voies respiratoires,
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toux et sifflements,
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crises souvent déclenchées par stress, allergènes ou effort.
Le système nerveux joue un rôle clé : un déséquilibre entre le sympathique (stress, hyperventilation) et le parasympathique (calme, détente) peut aggraver les symptômes.
2. Le Pranayama : respiration consciente et transformation
Le Pranayama est l’art de contrôler le souffle à travers une série de techniques respiratoires précises. Dans la tradition yogique, il constitue l’un des huit membres du yoga (Ashtanga Yoga) selon les Yoga Sūtras de Patañjali. Il prépare le corps et l’esprit à la méditation profonde, tout en agissant sur l’ensemble du système énergétique du pratiquant.
En sanskrit, le mot prāṇāyāma se compose de deux racines :
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“prana”, qui désigne l’énergie vitale circulant dans le corps, au-delà du simple air inspiré,
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“ayama”, qui signifie contrôle, régulation ou extension.
Le Pranayama va donc bien au-delà de la respiration physiologique : il s'agit de maîtriser la force vitale à travers la respiration consciente. Cette discipline ancestrale vise à :
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purifier les canaux énergétiques (nadis),
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équilibrer les polarités internes (solaire/lunaire, actif/réceptif),
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créer un état de calme mental propice à l’éveil spirituel.
Mais les bienfaits du pranayama ne se limitent pas au plan spirituel. Les recherches modernes suggèrent que la pratique régulière :
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améliore la fonction respiratoire en augmentant la capacité pulmonaire et la profondeur de la respiration,
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réduit l’activation du système nerveux sympathique, favorisant une diminution du stress et de l’anxiété,
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stimule le système parasympathique, responsable de la relaxation, ce qui est particulièrement bénéfique pour les personnes souffrant d’asthme ou de troubles respiratoires.
En combinant conscience, rythme respiratoire et contrôle énergétique, le pranayama devient un outil puissant de transformation corporelle et mentale, préparant le corps à des états de méditation profonde tout en renforçant la vitalité et la résilience face aux maladies respiratoires et au stress.
3. Ce que dit la science sur le pranayama et l’asthme
3.1 Étude clinique contrôlée
Une étude randomisée a montré que des patients asthmatiques pratiquant 20 min de pranayama par jour pendant 1 mois amélioraient :
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le contrôle subjectif de l’asthme (ACT),
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la qualité de vie liée à l’asthme.
Même si les paramètres pulmonaires (VEMS, PEF) ne changeaient pas toujours, la perception des symptômes s’améliorait significativement.
3.2 Revue systématique
Une revue de plusieurs études conclut que le pranayama peut :
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améliorer certaines mesures respiratoires (PEFR, VEMS),
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réduire la fréquence des crises,
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diminuer le besoin de médicaments dans certains cas.
4. Pourquoi le pranayama fonctionne-t-il ?
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Activation du système nerveux parasympathique → réduit stress et inflammation.
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Amélioration du schéma respiratoire → diaphragme utilisé efficacement, respiration moins superficielle.
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Conscience et gestion des crises → apprentissage du contrôle du souffle avant la crise.
5. Mon expérience personnelle
Pendant plus de trois décennies, l'asthme a dominé ma vie. Déclenché vers l'âge de cinq ans, peu après un déménagement en bord de mer qui a ravivé des allergies latentes, ce trouble a évolué en une condition sévère marquée par des crises constantes et même un choc anaphylactique. J'ai vécu 35 ans de lutte, dépendante de traitements médicaux lourds pour simplement respirer.
Cependant, ma relation avec mon souffle a pris un tournant inattendu. Bien que je n'aie pas initialement pratiqué le Kundalini Yoga et ses pranayamas (techniques de respiration) dans le but de soigner mon asthme, ces disciplines ont eu un effet profondément transformateur. C'est en m'informant, notamment à travers des ouvrages comme "L'incroyable pouvoir du souffle" de Stéphanie Brillant, que j'ai pu mettre en lumière le lien entre cette pratique et ma guérison.
Après 35 ans de crises sévères et de traitements constants, le Kundalini Yoga et les pranayamas ont :
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Transformé ma relation avec le souffle : Là où l'inquiétude et la restriction régnaient, une nouvelle conscience et une capacité de contrôle se sont installées.
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Remplacé l’hyperventilation par une respiration profonde et calme : J'ai appris à réguler mon système nerveux et à optimiser mon échange gazeux, passant d'un mode de survie paniqué à un état d'apaisement respiratoire.
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Permis un arrêt progressif de mes traitements, toujours sous supervision médicale.
La preuve de cette transformation est devenue évidente il y a quatre ans : je me suis rendu compte que l'asthme, cette ombre de trente-cinq ans, avait disparu. C'est le pouvoir du souffle conscient, exploré à travers les pranayamas, qui a finalement réécrit mon histoire respiratoire.
6. Pranayamas recommandés pour les asthmatiques
La première étape, et la plus importante, dans l'approche du souffle par les pranayamas n'est pas la performance, mais la reconnexion. Pour les personnes asthmatiques, il est primordial de retrouver la conscience de son souffle naturel et de réapprendre à respirer en engageant pleinement le diaphragme et les côtes (respiration costo-diaphragmatique), car beaucoup d'asthmatiques ont tendance à respirer de manière superficielle (seulement avec le haut du thorax). C'est seulement après avoir établi cette base saine que l'on peut explorer les techniques spécifiques.
⚠️ Prudence et Supervision Médicale : Toute pratique de pranayama doit être entreprise avec douceur et, idéalement, sous la supervision d'un professeur qualifié, surtout en cas d'asthme sévère ou durant une crise.
Voici les techniques de respiration (pranayamas) généralement recommandées pour leur effet apaisant et stabilisant :
| Technique | Nom en Sanscrit | Objectif Principal |
| Respiration Lente et Profonde | (Pratique fondamentale) | Prérequis essentiel. Établit la conscience du souffle et favorise une respiration abdominale (diaphragmatique) plutôt que thoracique. |
| Respiration Alternée | Nadi Shodhana | Équilibre les hémisphères cérébraux et les canaux d'énergie (Nadis). Excellent pour apaiser l'esprit et décongestionner les voies nasales de manière douce. |
| Souffle Victorieux Doux | Ujjayi (version douce) | Uniquement la phase diaphragmatique. Crée une légère résistance à l'expiration pour renforcer le contrôle du souffle sans forcer, tout en produisant un son apaisant. |
| Souffle de l'Abeille | Bhramari | Utilise une vibration sonore (bourdonnement) pour induire une relaxation profonde du système nerveux (parasympathique). Aide à relâcher les tensions autour de la cage thoracique. |
À ÉVITER au début : Il est impératif d'éviter les techniques dynamiques ou intensives au commencement (comme Kapalabhati ou Bhastrika), car elles peuvent potentiellement déclencher une bronchoconstriction ou exacerber l'hyperventilation chez les asthmatiques non habitués. La priorité est toujours la douceur et la stabilité.
Conclusion
Le souffle est bien plus qu'une fonction vitale; c'est un outil puissant et accessible qui influence directement notre bien-être physique et émotionnel. Grâce à l'intégration du Kundalini Yoga et des pratiques de pranayama (maîtrise du souffle), les bénéfices dépassent largement la gestion d'une maladie chronique :
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L’asthme peut être mieux contrôlé ;
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La qualité de vie générale peut s’améliorer ;
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Le stress respiratoire peut être réduit.
Mais les effets régulateurs du souffle vont plus loin. En harmonisant votre respiration, vous ouvrez la voie à l'amélioration de nombreux aspects de votre santé, incluant la qualité du sommeil et la gestion de troubles comme l'apnée du sommeil. En apprenant à respirer correctement, nous régulons notre système nerveux, ce qui a pour effet d'améliorer notre corps physique (énergie, digestion, immunité) et notre état émotionnel (réduction de l'anxiété et du stress).
Pour moi, le souffle a été la clé d'une guérison progressive et durable. C'est une invitation à retrouver le contrôle, non seulement sur une maladie, mais sur l'intégralité de son être. ️
